Marine, un parcours extraordinaire
Elle connaissait l’alphabet à l’âge de 2 ans. Le jour ou rentrant de la maternelle elle lit le prix écrit en gros sur le pare-brise d’une Punto exposée dans le hall, Valérie fut surprise mais Marine lui expliquait qu’une fois que l’on avait compris le fonctionnement des chiffres, c’était facile.
Après avoir fait le collège en 2 ans, elle intègre le lycée de Pertuis dans sa 11ème année. Elle obtient son Bac S avec mention à 14 ans et fut prise sur dossier en prépa HEC au lycée Henri IV à Paris. Quelle fierté pour notre famille.
Ce fut aussi des moments difficiles de savoir Marine, toute seule dans son appartement certes tout proche du lycée. Pendant ses 2 années à Henri IV, elle se rend compte que c’est la voie littéraire qui l’attire. La philosophie, les langues et surtout l’histoire probablement par le gout qui lui en avait été donné par ses professeurs. Elle obtient sa licence d’histoire en 2 ans à la fac d’Aix-en-Provence. Marine est attirée par l’histoire de la femme et recherche un master approprié.
Gemma, Gender Studies, Erasmus Mundus, pour nous des études difficiles à expliquer aux personnes curieuses de savoir quelle voie avait choisi Marine, mais tant bien que mal et toujours avec beaucoup de fierté nous expliquions d’autant que l’admission était à nouveau sur dossier réservé à 45 élèves du monde entier réparties sur 8 universités en Europe. Le plus difficile pour nous fût son départ toute seule vers un pays que nous ne connaissions pas, la Pologne, en ce début septembre 2010 mais de la voir heureuse nous faisait accepter l’éloignement plus facilement. Elle y fit une très belle rencontre et une très forte amitié allait naître entre Marine et Athéna dont la présence aujourd’hui parmi nous, nous fait chaud au cœur. Il y eut des moments difficiles mais leur complicité leur permettaient d’évoluer dans une discipline où elles s’épanouissaient, de faire de belles rencontres, des échanges avec des personnes venues des 4 coins du monde. Puis ce fut l’installation à Bologne, une ville magnifique dans un pays qui nous est très cher de part notre métier. Eloignée d’Athéna par la distance mais pas par le cœur, Marine allait faire d’autres belles rencontres, Wilmarie, Fernanda, Eduardo que nous remercions d’être parmi nous aujourd’hui mais aussi Maria-Christina, Doris, Yolanda, Ragna et plein d’autres qui depuis l’Espagne, l’Allemagne, la Tunisie, nous ont témoignés leur affection ces derniers jours en évoquant sa gentillesse, sa joie de vivre, qu’elle était toujours positive; redit que Marine pensée prendre un appartement et vivre à Bologne, ville qu’elle aimait beaucoup, après son master. Lors de notre déplacement à Bologne la semaine dernière, nous avons été reçus par le recteur de l’Université de Bologne, son professeur, ses tuteurs, tous nous ont fait des éloges sur les qualités humaines de Marine et sur la qualité de son travail qui avait choisi un sujet de mémoire pas facile, très philosophique. Elle était passionnée par la littérature en général et la littérature anglaise en particulier. Marine parlait couramment 4 langues. Elle devait rendre son mémoire vendredi dernier, elle en était à la fin de la conclusion mardi soir aussi le recteur de l’université et son professeur ont décidé de publier son mémoire d’ici la fin du 1er trimestre 2013. Son professeur madame Monticelli nous a écrit il y a 2 jours ‘‘ Nous gardons un très beau souvenir de Marine : pour son intelligence, bien sûr, mais aussi pour sa détermination, pour son ironie, pour son désir de connaître les choses et les personnes, le tout s’accompagnant toujours à une grâce, à une délicatesse inoubliable…il y avait en particulier une image qu’elle aimait au-dessus de tout : celle de la voyageuse « volatile » et nous voulons l’imaginer ainsi sans barrières dans l’espace, sans barrières entre l’ici et l’ailleurs’’.